Alertoplum

la Forêt de Pierre Joncour, notre "écrivain national"

 

 

Serge Joncour

L'Écrivain national de Serge Joncour

Fiction - 08/10/2014 par Vincent Landel (562 mots)

Un modeste romancier parisien, en résidence d'écriture dans un bourg du Morvan, joue les détectives.

Un grand malheur de publier des livre

 

 

Extrait de « L’écrivain national » de Serge Joncour (édition Flammarion 2014)

C’était donc ça la fameuse forêt que tous évoquaient avec retenue. La forêt, ici, ils en parlaient comme d’un littoral, une mer qui les encerclait, une limite à partir de laquelle la terre s’arrêtait net pour laisser place à un élément autre, des milliers et des milliers d’hectares obscurs et vertigineux, un véritable océan vertical aux marées sournoises et aux tempêtes introverties. La forêt, on m’avait tout de suite prévenu de m’en méfier, du moins on m’avait recommandé de ne pas y aller seul, et surtout pas le soir. Sans doute qu’on cherchait à m’inoculer un peu de cette peur ancestrale qui sert à contenir les enfants, une peur probablement étayée par de vraies mésaventures. Apparemment le danger était réel, de se perdre déjà, à tout le moins de se faire peur.

J’oubliai l’Epeau pour rouler jusqu’aux premiers grands arbres, je voulais la voir de près cette forêt, comme face à la mer on ressent l’envie de plonger, c’est elle qui m’attirait.

 

 

La forêt de Chantale

La mer est introvertie, elle évoque un littoral sournois. Lui parler de la forêt verticale qui encercle une retenue véritable arrête ses limites vertigineuses et laisse place à la terre obscure. Cet autre élément prévient net les milliers et les milliers d’hectares de se méfier du fameux océan.

Les marées apparemment recommandent aux tempêtes d’aller pour de vrai chercher la forêt ancestrale le soir et d’inoculer un jeu étayé pour servir les enfants seuls. Sans doute aussi pour contenir leur peur réelle et être à tout le moins une mésaventure.

Se perdre tout de suite, se faire peur face aux premiers dangers et oublier les grands arbres, rouler près de la forêt, vouloir voir la mer et ressentir face à elle l’envie de plonger.

Tout cela m’attire.

 

En forêt avec J.B.

 

Chercher des peurs verticales

Se méfier, vouloir, oublier,

Aller dans la forêt ancestrale

Obscure, sournoise, y plonger.

 

Je me perds dans un océan introverti

D’autres hectares : je me méfie.

Elle me roule, elle m’attire, elle m’oublie.

Je la vois, je la veux, j’ai envie.

 

 La forêt de MO

Un soir, pour perdre ma mésaventure dans l'ancestral, je parlais aux arbres. Avis de tempête. Envie de tempête. Je voulais oublier ses hectares vertigineux  et plonger dans l'océan vertical d'enfant introvertie où l'obscur fait oublier le réel. Dans la mer, c'est la même chose, les limites sournoises de soi-même font perdre la face. La marée, comme la forêt nous plonge sans retenue dans un élément autre... mais la peur est la même. On m'avait prévenue... tu dois te méfier de cette peur, elle attire, elle roule, elle est sournoise... et pourtant cela m'attirait...

La forêt de Catherine

 

De grandes forêts obscures
Parlent aux tempêtes
Perdent la retenue
D'une terre introvertie

Des premiers dangers
Evoquent l'océan vertical
Cherchent la limite
D'une mer ancestrale

Vouloir et voir les grandes marées
Oublier la peur, les mésaventures
Sur ces hectares qui plongent
Et attirent tout un littoral

Il faut se méfier de l'envie
Sournoise du soir
Qui roule vers l'autre forêt
Jusqu'à s'y perdre

Seuls les enfants contiennent le réel
Encerclent de vrais arbres
Déjà s'arrêtent net

 

 


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